La fabrication du moule d’un santon (1ère partie)

Dans nos précédents articles, nous avons vu comment sculpter un santon. Voyons maintenant comment on fabrique son moule.

Mais tout d’abord, pourquoi faire un moule?

Vous aurez compris à la lecture des articles relatifs à la sculpture du santon qu’il faut vraiment de longues heures pour faire un seul santon! Partons du principe que le santonnier est payé au smic, soit environ 15 € brut de l’heure (soit autour de 8 à 10€ net), ce qui correspond au salaire pour la plupart des emplois non qualifiés, ce qui n’est pourtant pas le cas d’un artisan d’art (un mécanicien auto facture entre 45 et 80€ son heure de travail, un avocat jamais moins de 200€, etc…). Bref, le calcul est très simple: 15€ de l’heure pour 5 heures de travail (pour un santon simple), soit 75 euros, auquel on ajoute le temps de travail de la peinture et les matériaux, la cuisson, etc… et vous avez un santon dont le prix dépasse largement les 130€!! Qui me l’achète? Vous serez le seul à l’avoir.

Fabriquons donc un moule qui permettra de faire des santons en série et d’y passer moins d’une heure, peinture comprise.

Il s’agit toujours du même santon dont vous avez assisté à la sculpture.

Tout d’abord, il faut construire un « lit » en argile pour notre santon, dans lequel on pourra « l’enterrer » (tout cela est bien sordide).

Dans ce « lit, on creuse la forme approximative du santon et on l’y enterre à peu près de la moitié, en veillant bien à sa position.

Le travail délicat commence, puisqu’il faut établir le « plan de joint » c’est à dire déterminer où le moule va se séparer afin d’éviter que des parties du santon ne soient arrachées lors de sa sortie (il m’a fallut des années avant de réussir sans faire d’impair).

Nous plaçons autour du santon un dégorgeoir permettant au surplus de terre de déborder sans nécessiter des efforts titanesques lors du moulage. Ainsi que des « clés » qui éviterons au moule de ripper, provoquant ainsi un décalage sur le santon. Vous remarquerez qu’il faut penser à l’envers et que tout ce qui est en creux se retrouvera en relief et vice versa.

Il est temps de placer un coffrage autour de notre santon délimitant le moule en assurant bien l’étanchéité de l’ensemble (vous ne voulez pas que votre plâtre se répande).

Soyons brave et versons le plâtre de moulage. C’est le moment le plus angoissant où tout se joue. Vous avez tout intérêt à vérifier et revérifier que tout est bon avant de verser le plâtre: un échec à ce stade et vous êtes bon pour 5 nouvelles heures de sculpture…

Et voilà, la première moitié est moulée, et vous y aurez passé environ une petite heure. Vous pouvez souffler un peu après tant d’émotions, en attendant le prochain article pour la deuxième moitié et la sortie du santon que vous aurez ensuite dans votre crèche.