Les Rois Mages

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En ces temps troublés de colère populaire contre un pouvoir accaparé par les puissants, il n’est pas inutile de méditer un peu sur le Mystère de l’Epiphanie.

« Epiphanie » vient du grec « Epiphania » qu’il est assez difficile de traduire car il regroupe plusieurs notions comme « apparition », « avènement », « illumination ». Il désigne donc la manifestation de Dieu sur terre et on le fête le 6 janvier, c’est à dire 12 jours après Noël pour des questions de calendrier liturgique.

Il s’agit d’une fête extrêmement importante pour les chrétiens en particulier ceux d’Orient, au cours de laquelle nous méditons sur l’histoire des rois mages. On trouve le texte original en Matthieu (2, 1-11) :

« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. ». En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. ». Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.  »

Depuis les Pères de l’Eglise jusqu’à Michel Tournier en passant par la Légende Dorée de Jacques de Voragine, la littérature et les Arts ont toujours été fascinés par cette figure des rois mages.

Le texte de la Bible n’indique pas qu’ils sont trois, ni même rois, mais le nombre des présents (trois) a très rapidement permis d’imaginer qu’ils étaient trois. Les Pères de l’Eglise y voient l’universalité du christianisme puisqu’ils représentent les trois continents connus de l’époque, l’Europe, l’Asie et l’Afrique, c’est à dire le monde entier.

Le mot « mage » a également pu faire croire qu’ils étaient rois, puisque la connaissance religieuse et le pouvoir étaient associés étroitement en Antiquité, de sorte que Tertullien, un contemporain des Evangélistes, écrit que « l’Orient a toujours été gouverné par des mages ».

Qui étaient-ils vraiment ? Certainement des chercheurs et des Puissants.

Hommes de pouvoir et de connaissances, ils étaient riches d’argent pour pouvoir voyager et offrir des cadeaux royaux, et riches de savoir car ils scrutaient les astres pour y chercher des signes de Dieu. Aujourd’hui on dirait « scientifiques ». Ils ne se sont pas assoupis dans ces richesses pour en profiter, voire en écarter leurs contemporains comme c’est le cas, par contraste, d’Hérode qu’ils imaginent être comme eux et qu’ils vont naïvement questionner. Il est vrai que nous projetons souvent sur les autres notre propre personnalité. C’est d’ailleurs ce que fait Hérode en contrepoint puisque, cupide et plein d’intrigue, il imagine que Jésus l’est aussi et ordonnera le massacre de tous les enfants de moins de 3 ans pour être sûr d’éliminer son rival… L’usage de la violence contre les Innocents ne date pas d’aujourd’hui et Jésus l’expérimentera jusque dans son procès truqué! Hérode ne veut pas seulement garder son pouvoir politique, il veut aussi priver Israël de son vrai Roi attendu par le Peuple depuis des siècles comme le Sauveur. Quelle formidable prétention quand on y pense que de vouloir s’opposer à Dieu lui-même en imaginant pouvoir le « court-circuiter »…

C’est ce qu’ont dû penser nos trois mages qui rentrent chez eux par un autre chemin après avoir été prévenus en songe. Ils ont adoré le Vrai Roi et Hérode leur parait maintenant dérisoire, au point de pouvoir être ignoré.

Pour l’instant, ils se prosternent devant un berceau après avoir reconnu, dans un bébé, le Roi du monde qu’ils cherchaient et en déposant les cadeaux qui préfigurent la vie du Christ : l’Or pour le Roi des Rois, l’encens pour le Dieu, la Myrrhe pour son embaumement après sa mort.

Ils n’avaient sûrement pas pleinement conscience de cet avenir, mais avaient quand même assez de foi et d’humilité pour le pressentir.

Il est donc bon de méditer leur exemple : Ils ont su voir au delà des apparences, après avoir cherché et souffert dans cette recherche, persévérant dans leur voyage malgré les obstacles et l’usure du temps et confiants dans le peu de signes qu’ils voyaient (une étoile qu’ils ont suivie dans la nuit: c’est souvent ce que nous faisons). Et ils ont aussi compris que leur Salut n’était ni dans leurs connaissances, ni dans leur pouvoir, ni dans leurs richesses, ni dans la cohorte des gens qui les servaient, mais ils se sont agenouillés devant plus petit qu’eux parce qu’ils on su y voir plus grand qu’eux.

N’est-ce pas une parabole pour notre époque ?

Quand je vous disais qu’il était bon de méditer cette histoire dans ces temps qui sont les nôtres… Alors n’oubliez pas d’installer vos rois mages dans votre crèche.

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